Origine du toponyme Cloridorme

Plusieurs hypothèses, plus ou moins satisfaisantes, ont été avancées pour expliquer la dénomination Cloridorme attribuée à un canton (1871) et à une municipalité (1885).

Selon la première hypothèse, l’endroit devrait sa dénomination à l’un des premiers colons, Cloridan Côté, originaire de Saint-Thomas-de-Montmagny.

La deuxième hypothèse, qui relève plutôt du folklore, relate le fait qu’un vaisseau à quatre mâts se serait enlisé dans le sol sablonneux et que des paroissiens curieux se seraient rendus, en barque, voir ce qu’il en était. Arrivés à destination, ils auraient commencé à s’époumoner « Ohé, du bateau », mais n’auraient obtenu aucune réponse. Ils auraient alors décidé d’aborder le navire portant le nom de l’Éclair pour découvrir, une fois à bord, que tous ses occupants dormaient. Revenus à la berge, les paroissiens auraient informé le curé de leur découverte, du nom du navire ainsi que du mal inconnu qui semblait accabler ses passagers. Après quelques secondes de réflexion, le curé aurait décidé de baptiser la paroisse « L’Éclair y dorme ». Au fil du temps, le nom aurait changé pour devenir Cloridorme.

Il semble que personne ne connaisse aujourd’hui la véritable origine ni la signification de ce toponyme. Même l’hypothèse présentée comme la plus plausible résiste mal à l’analyse. En effet, en 1907, le gouverneur Vaudreuil et l’intendant Raudot ont concédé à Charles Morin un territoire appelé Cloridan, situé le long de la rivière Ristigouche. Au fil de modifications successives, cette appellation aurait eu une mission qui, au fil du temps aurait abouti à Cloridorme, fournissant ainsi l’explication définitive. Il a cependant été démontré que le déplacement de ce toponyme de la Baie-des-Chaleurs à la côte nord de la Gaspésie apparaît très peu probable. Ce qui est certain, c’est que le nom était déjà en usage au cours du XVIIIe siècle, comme en fait foi une carte anonyme de 1755.

Le passage du pluriel au singulier ainsi que la fixation de la graphie actuelle se sont effectués à la fin du siècle dernier. À cet égard, le bureau de poste, entré en service en 1872, portait le nom de Chlorydormes jusqu’en 1921, où il a été modifié pour Cloridorme. Certaines personnes soupçonnent une élucidation possible du côté des langues amérindiennes, sans pouvoir étayer leur intuition.